L’Australie

Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent que j’y ai passé un total de un an et quatre mois. J’y suis débarquée la première fois avec comme seul avoir le contenu de mon sac à dos et assez d’argent dans mon compte pour payer un billet de retour. J’ai travaillé à plusieurs endroits, dans un pub irlandais (une french canadienne dans un pub irlandais en Australie, quoi de mieux pour se fondre dans la foule), un café du centre-ville de Melbourne, un magasin de fruits et légumes, et un bar à smoothie. J’ai mille et une histoires d’animaux à raconter, entre autres parce que j’ai habité sur une ferme avec 180 000 poulets, quelques vaches et des moutons qui faisaient bêêêê dans ma fenêtre de chambre si je faisais la grasse matinée. J’ai ramassé des poulets morts (d’où mon look de fermière sur la photo, la chaudière servant à déposer les poulets qui n’avaient pas survécu à la nuit), j’ai vu un veau naître en pleine nuit, j’ai pris des koalas dans mes bras. J’ai aussi pleuré toutes les larmes de mon corps quand ma voiture a frappé un kangourou. Heureusement, je n’allais pas vite et seule sa queue a été touchée, Skippy a donc pu continuer sa route (après m’avoir jeté tout un regard) et moi la mienne.

J’ai appris à conduire du côté gauche et me suis baladée des heures durant sur la Great Ocean Road. J’ai découvert le football australien, que j’ai vraiment apprécié regarder. J’ai découvert la musique australienne aussi, et les chansons du groupe Powderfinger jouent encore souvent dans mes oreilles.

J’ai visité tous les états sauf un, incluant la Tasmanie, mais mis à part l’Australie Occidentale. J’ai ravalé mon orgueil et mes larmes mille fois parce que les gens ne comprenaient pas mon accent (et moi le leur!). J’ai aussi expliqué 100 fois plutôt qu’une ce qu’était un ‘French-Canadian’, et que non, je n’étais pas née dans un avion entre la France et le Canada!

Mais surtout, j’ai rencontré des gens formidables, qui m’ont accueilli dans leur quotidien, qui m’ont aidée, qui m’ont donné une chance d’avoir un emploi et des amis, qui m’ont soutenu les fois où ma famille et mes amis me manquaient énormément, qui m’ont fait découvrir leur culture, leurs mets, leurs traditions, et qui m’ont fait tellement apprécié mon séjour là-bas. J’aimerais y retourner un jour, mais je sens que ce prochain voyage en terre australienne ne sera jamais assez long. Parce que c’est un pays qui se vit, et je suis reconnaissante de l’avoir vécu et non pas seulement de l’avoir visité.

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