Des livres, il y en a partout dans ma vie. Trois-quatre qui s’empilent sur ma table de chevet, quelques uns qui trainent sur le divan, dans la salle de bain, et des bibliothèques qui débordent un peu. J’ai passé mon secondaire avec un livre glissé entre mes genoux et le dessous de mon pupitre, et comme ni mon comportement ni mes notes n’inquiétaient mes profs, ils ont été assez gentils pour me laisser lire! Au moment du depart ou en rêvant de partir, il y a toujours un ou plusieurs livres à mes côtés.
Il y a de ces livres qui collent à la peau parce que les personnages deviennent tout simplement réels dans notre imaginaire. Il y en a qui marquent parce que leur lecture s’est faite dans un moment clé de notre vie, ou dans un décor inoubliable. Et il y ceux qui réunissent tous ces éléments.
Voici ma petite liste de livres que j’ai dévorés en voyage, ou en y rêvant, et souvent recommandés à des amis, ainsi que la petite histoire qui vient avec.
L’alchimiste, de Paulo Coehlo. Je l’ai lu la première fois à 19 ans. Je passais l’été à Nice avec une amie. Je travaillais au McDo, elle au Panini. Nous partions tous les mardis et mercredis visiter les environs, de la Côte-d’Azur à la Corse. Nous avions débuté le voyage par une semaine à Paris, et terminé par une semaine à Barcelone. Bref, un été de rêve. Mais les livres me manquaient, et comme nous avions signé un ‘bail’ pour notre minuscule deux pièces, j’ai pu m’ouvrir un abonnement à la bibliothèque municipale. Mon voisin, Corse, m’avait recommandé ce livre.
L’ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon. Je n’ai jamais relu ce livre, de peur que la magie ne s’opère pas autant que la première fois. J’étais au Vietnam. Je ma rappelle de l’avoir lu dans l’autobus, mais surtout sur le bord d’une piscine où j’ai passé une journée presque complète, trop malade pour quitter la proximité de ma chambre d’hôtel, mais trop absorbée par le cimetière des livres oubliés et des deux histoires qui s’entrecoupent dans ce livre qui se déroule à Barcelone.

La trilogie du siècle, de Ken Follet. J’ai entamé cette série un peu à reculons. Les 1000 quelques pages de chaque tome étaient un engagement en soi, mais c’est surtout les 4-5 pages répertoriant les nombreux personnages qui me faisaient hesiter. Ce sont pourtant ces mêmes personnages pour lesquels je me suis épris rapidement et que j’ai eu de la misère à quitter à la fin du troisième tome. Je me souviens d’être assise dans l’avion pour San Francisco, en train de lire les péripéties californiennes des personnages à l’époque hippie (une époque qui m’a toujours fascinée) dans Aux portes de l’éternité (3e tome) et d’être excitée à l’idée que dans quelques heures à peine, ce serait à mon tour de vivre au rythme californien et de croiser les rues Haight et Ashbury.
Où es-tu, de Marc Lévy. Je crois avoir tout lu les livres de cet auteur. Et comme il en sort généralement un par année, c’est depuis longtemps devenu mon auteur de ‘livre à lire en été’. Mais celui-là est mon préféré depuis toujours, et je l’ai relu à quelques reprises. Parce qu’il y a dans ce livre ce besoin de partir à tout prix et parce qu’il contient une histoire d’amitié entre un gars et une fille, qui comme souvent dans la vie n’est pas toujours claire comme de l’eau de roche mais tout de même belle et existante.
L’équilibre du monde, de Rohinston Mistry. Quelques semaines avant mon départ pour l’Inde, une personnalité recommandait ce livre dans un magazine que j’ai feuilleté en attendant un rendez-vous. Je l’ai donc ajouté à ma petite pile de livres dans mon sac à dos. Sans savoir que j’allais trouver ce livre d’une telle tristesse, d’un pessimisme, mais en même temps d’un réalisme redoutable. Juste au moment où on a l’impression qu’une petite lueur de bonheur se pointe dans la vie d’un des personnages, un malheur s’abat. Bref, on est loin des ‘happy-ending’ à l’Américaine. Mais quel roman! Il m’aura aussi initié au système de castes encore existant en Inde, système si loin de notre réalité, si épouvantable à mon avis, et que la simple touriste que j’étais alors ne pouvait voir ou comprendre, à moins d’y être initié par les livres.
Mange, Prie, Aime, de Élizabeth Gilbert. Je me souviens d’avoir lu ce livre en pleine nature, sur notre terrain dans le bois avant que notre chalet prenne vie. Le moment était à l’image de notre couple, moi qui rêve de dépaysement et de grandes villes, pendant que mon chum est heureux en plein bois! Mais rassurez vous, le compromis fonctionne depuis près de 20 ans! J’ai aimé lire à propos des pizzas qu’elle dégustent en Italie, les moments qu’elle vit en Indonésie, et son expérience en Inde. Mais de ce livre je me souviens surtout d’avoir éclaté de rire lorsque j’ai vu son adaptation au cinéma, au moment où Julia Roberts débarque en Inde, qu’elle se retrouve dans un taxi et que la circulation, le bruit, la foule sont intenses et que tous ses sens sont en éveil. J’ai ri parce que cette image de quelques seconds depeint exactement le souvenir que j’ai de mes premiers instants en Inde.
La vérité sur l’affaire Harry Quebert, de Joël Dicker. Un tout-inclus au Mexique, c’est toujours à la fois excitant, parce que des vacances, ca fait toujours du bien, mais en même temps toujours un peu décevant à mon avis car on se retrouve dans un petit ‘paradis’ tellement loin de la réalité locale qu’on n’a pas nécessairement la chance d’entrer en contact avec le pays. Mais bon, avec un enfant de trois ans et demi et un bébé, ce sont ce genre de vacances dont on avait besoin cette année-là. Et cette chère demoiselle née neuf mois plus tôt ne dormait pas beaucoup. Heureusement, j’avais apporté avec moi ce passionnant roman de Joël Dicker, qui m’a gardé éveillée au même rythme que mademoiselle, et dont les centaines de pages avaient été épluchées avant de revenir à la maison 7 jours plus tard.
La course autour du monde, auteurs variés. Comme plusieurs de ma génération, j’ai passé les dimanches soirs de mon adolescence clouée devant la télé, à regarder les reportages des huit concurrents choisis chaque année pour partir, camera à l’épaule et rêves en mains. J’étais trop jeune pour rêver d’y participer moi-même, mais assez vieille pour comprendre leur chance et tout le travail qu’ils devaient accomplir pour trouver un sujet, produire des images et du son, faire leur montage sur papier, puis envoyer bobines et notes à Montréal, en attendant l’opinion des juges. Outre la fameuse vidéo final d’Hugo Latulippe que j’ai encore sur une cassette VHS, et le texte imprimée de cette vidéo qui a longtemps été collé sur le mur de ma chambre d’ado, ce sont surtout les livres de La Course que j’ai lu et relu, pour en savoir plus sur les aventures qu’avaient vécu ces coureurs. Les éditions 1995-96, 1996-97 et 1997-98 sont toujours disponibles dans ma bibliothèque, si jamais vous aimeriez les emprunter!

Sous un ciel de marbre, de John Shors. Je suis tombée sur ce livre dans une librairie, avant même de savoir que j’aurais la chance de visiter (enfin!) le monument principal de ce roman dans les mois qui suivaient. L’histoire relate la création du Taj Mahal, ce monument créé simplement par amour. J’ai eu la chance de voir bien des endroits dans le monde, autant du patrimoine naturel que du patrimoine bâti, et j’aimerais dire que j’ai été bouche-bée devant le Grand Canyon ou la Grande Barrière de Corail, mais en toute honnêteté, deux endroits m’ont donné réellement des frissons: Le Sacré-Coeur à Paris, et le Taj Mahal à Agra.
Cent ans de solitude, de Gabriel Garcia Marquez. J’avoue ne pas l’avoir lu encore. Mais c’est le prochain sur ma liste de livre à lire en voyage ou en préparation de. Parce que la Colombie figure sur notre liste de pays à visiter prochainement, et il n’y a pas plus Colombien que cet auteur et ce roman. Comme je n’étais pas certaine du moment où j’allais lire ce livre, je ne voulais pas l’emprunter à la bibliothèque. J’ai donc fait sa demande lors d’un ‘Mercredi souhait’ sur Buy Nothing. Et une gentille dame de mon quartier me l’a offert. Une belle façon de réutiliser et d’économiser!