Oh que j’en ai rêvé de cette ville. D’abord parce que j’ai toujours eu une petite tendance hippie et que les années 60-70 me fascinent. Ensuite parce que c’est en Californie, qui équivaut dans ma tête à un style de vie différent du mien. Et finalement parce que cette ville est si souvent décrite de façon tellement imagée dans les romans que j’avais l’impression de déjà la connaitre.
San Francisco représente aussi notre premier voyage en amoureux après la naissance des enfants (merci aux grands-parents!). J’ai eu le déclic un jour de me dire que si dans la vie, mon rêve était de voyager, c’était à moi, et à moi seule, de faire en sorte d’économiser et de planifier pour réaliser mes rêves. Après la naissance des enfants est donc venue la naissance du compte voyage!

Nous sommes donc partis en amoureux un jeudi de novembre, à l’aube, et sommes revenus le mardi matin. Quatre dodos à San Francisco et une nuit dans l’avion au retour. Deux adultes sans enfants, libres comme l’air dans cette ville qui incarnait pour moi la liberté. Récit d’un long weekend et quelques trucs au passage :
Jeudi : En débarquant du train qui nous a amené de l’aéroport à la ville, nous nous sommes dirigés directement vers le Ferry’s Building Market, qui regorge de restaurants. Une petite bière accompagnée de fish tacos, sur une terrasse : voilà une jolie façon de commencer le voyage! Après avoir déposé les valises à notre hôtel près de Fisherman’s Wharf, nous sommes partis en direction du Chinatown pour manger quelques dim sum, voir les mains habituées plier les biscuits remplis d’une prédiction au Golden Gate Fortune Cookie Company, et ensuite flâner dans la librairie City Lights, fondée dans les années 50 et considérée comme le lieu de naissance du mouvement littéraire de la Beat Generation. Nous en sommes ressortis avec un exemplaire de Sur la route de Jack Kerouac, et deux-trois autres livres de ses collègues. En soirée, nous nous sommes promenés sur les quais, en retournant en enfance dans le musée mécanique, remplie d’arcades vintages de toutes sortes.
Vendredi: Mon amoureux a commencé sa journée par un petit jogging près de la baie de San Francisco. Blessée au pied, j’ai préféré faire la grasse matinée, mais j’ai encore à ce jour un petit regret de ne pas m’être jointe à lui pour me mêler aux joggeurs locaux et aller faire le fameux ‘high five’ (voir ci-bas).
C’est dans le quartier North Beach que nous avons commencé notre journée ensemble, notamment en prenant l’ascenseur pour se rendre au haut de la Coit Tower et y admirer la vue, puis en se baladant dans les Filbert Steps. Suivant la recommandation du Lonely Planet, nous sommes allés chercher un lunch chez Molinari, une épicerie italienne réputée pour ses sandwichs gourmets, que nous avons mangés devant une jolie fontaine et qui nous a mené à un des achats mémorables de mes voyages (article à venir mais voir ci-bas pour un préambule). L’après-midi était destiné à la visite de la célèbre prison d’Alcatraz, pour laquelle j’avais réservé les billets de ferry quelques semaines plus tôt. Cette visite est somme toute ambivalente. Pourquoi visiter une prison? Mais comment aller à San Francisco sans attiser notre curiosité par rapport à cette prison et ce qui la rend tant célèbre, notamment son emplacement isolé. Est-ce un must? Je n’en suis toujours pas certaine. Mais nous avons tout de même apprécié en apprendre plus son histoire. Après un petit apéro assis au bar, nous avons souper dans un restaurant italien qui nous avait été recommandé par plus d’une personne, mais malheureusement une des assiettes est arrivée accompagnée de plusieurs cheveux, ce qui a eu pour effet de gâcher un peu le moment. Mais bon, comme notre appétit était toujours au rendez-vous, nous sommes allés prendre le dessert dans un restaurant de sushi. Sushi régulier pour monsieur, sushi dessert pour madame, tout le monde était heureux!
Samedi : Le Ferry Plaza Farmer’s Market a lieu tous les samedis, et c’est donc là que nous avons commencé notre journée. À l’intérieur se trouvent les boutiques et restos réguliers, à l’extérieur les cultivateurs locaux et autres créateurs gourmands qui viennent y vendre leurs produits quelques fois par semaine. Pour déjeuner j’y ai mangé le meilleur yaourt-granola-fruit : la texture du yaourt était tout simplement divine. À mes côtés, mon amoureux se régalait d’un sandwich champignons-fromage tout autant moelleux et savoureux. Après avoir acheté quelques fruits à manger en collation plus tard, j’ai trouvé la table où étaient vendus les fameux cronuts, ce mélange entre un croissant et un beigne, qui a en fait la forme d’un muffin. Hésitant entre le régulier et celui au givrage sucré, j’ai eu droit à un ‘good choice’ quand j’ai répondu ‘je vais prendre un de chaque svp!’. Bref, c’était un matin gourmand.
Nous avons poursuivi notre visite de la ville en marchant, et nous nous sommes accrochés les pieds dans un magasin de sports pendant une heure ou deux. Puis nous nous sommes mêlés aux locaux en s’assoyant au haut de la colline de Buena Vista Park, le plus ancien jardin public de San Francisco, d’où on peut voir le paysage et les San Franciscains profiter des samedis ensoleillés.
Dimanche : Nous avons déjeuner dans un restaurant fort populaire où nous avions dû faire la file pour avoir une place. Malheureusement, pour la 2e fois en autant de jour, une de nos assiettes est arrivée remplie non pas de cheveux, mais bien de poils. Il y en avait tant qu’on aurait cru qu’un cuisinier s’était rasé en haut de l’assiette! Nous avions tout de même de l’énergie pour partir à la découverte de la ville et de son fameux pont, le Golden Gate. Il est possible de louer des vélos pour la journée, et surtout de les retourner à une succursale différente de celle du départ. La balade nous a fait traverser le Golden Gate Park, dans lequel nous aurions pu nous attarder plus longtemps, mais nous avions trop hâte d’atteindre le pont. Après le parc, nous avons longé le bord de mer. Puis monter une côte ou deux ou trois, toutes assez abrutes, assez pour que les cuisses nous chauffent! La traversée du Golden Gate Bridge en vélo fut évidement mémorable, et une fois rendus à Sausalito, de l’autre côté, il est possible de prendre un ferry avec le vélo pour revenir à bon port. Et si ma mémoire est bonne, il y a même moyen de prendre une petite pizza et un petit verre de vin avant d’embarquer sur le ferry. Notre journée nous avait épuisée, et c’est dans le salon de notre hôtel que nous avons dégusté les sushis et les ‘cream puff’ que nous avions ramassés dans un petit marché. Avec un petit verre de vino.

Lundi: Je l’attendais depuis longtemps, cette visite dans Haight-Ashbury, ce quartier tant associé au mouvement hippie. Et c’est tout simplement en flânant dans les rues que nous l’avons découvert, avec un arrêt pour diner au Magnolia Brewing, dont le bâtiment est intimement lié à l’histoire du quartier. C’est ensuite dans le quartier North Beach que nous avons terminé notre journée, avec un souper dans un restaurant de nouilles fortement recommandé et délicieux. Un peu de magasinage pour égayer notre garde-robe de souvenirs californiens, et hop, nous devions prendre la direction de l’aéroport pour rentrer à la maison, retrouver les enfants, la routine, et le sol enneigé du mois de novembre québécois!
San Francisco en quelques anecdotes et bons coups :
Achats mémorables : Suivant la recommandation du Lonely Planet, nous étions allés nous acheter, mon amoureux et moi, un sandwich chez Molinari, une épicerie italienne réputée pour ses sandwichs gourmets. Il était un peu avant midi quand nous nous sommes assis sur un banc, en face d’une jolie fontaine, pour déguster notre diner. Puis les travailleurs se sont mis à sortir et affluer sur la place, à la recherche de quoi manger avant de retourner au boulot. Nous nous sommes alors fait la réflexion que beaucoup de travailleurs portaient des jeans. San Francisco est une ville relaxe, et nous sommes vendredi, alors le code vestimentaire le veut peut-être ainsi que nous nous sommes dit. Puis on s’est tourné la tête pour comprendre que nous étions assis juste devant l’entrée du siège social de la compagnie Levi’s ! Évidemment, probablement tous ceux et celles qui travaillent chez Levi’s portent des jeans pour travailler, vendredi ou non! Nous avons donc terminé notre sandwich, nous sommes allés visiter Alcatraz puis nous sommes revenus dans la boutique du siège social pour nous acheter chacun une nouvelle paire de Levi’s. Un achat totalement imprévu, mais que je n’ai jamais regretté, même si le chocolat les a fait un peu rapetisser durant la pandémie (hihi, c’est fou ce que la pandémie a fait à nos vêtements !).
Ambiance : Nous sommes arrivés à SF deux jours après l’élection de Donald Trump à la présidence, dans cet état où il n’était pas le favori. On a fait un peu le saut en voyant la Une du journal dans ce petit restaurant où nous nous sommes arrêtés déjeuner le premier matin. On pouvait y lire : ‘How to immigrate to Canada’. Deux pages complètes en première page du journal consacrées aux politiques d’immigration du Canada et comment s’y prendre pour s’y établir. On ne compte plus les fois non plus où on s’est fait poser cette question durant notre séjour.
Jogging : La première recherche Google que mon conjoint a fait quand je lui ai annoncé que je l’amenais à San Francisco est la suivante: ‘San Francisco run in November’. La première qu’il a trouvé était réservée aux dames (Mermaid Run). La deuxième était un 10km en sentier, qui alternait forêt et bord de l’eau, en dehors de la ville. On y a songé longtemps, mais une blessure au pied a ralenti mes ardeurs. Mon amoureux a tout de même profité de son vendredi matin pour aller faire une petite course dans les rues de la ville et faire un ‘high five’ aux fameuses ‘Hopper’s Hands’, connues par les coureurs et dont l’histoire mérite d’être lue. Donc course organisée ou non, San Francisco est assurément une ville propice aux joggeurs.
Hébergement : Des points accumulées au fil des années nous ont permis de passer notre première nuit dans un Marriott, dans le quartier de la marina. L’hôtel Zeppelin, un établissement un peu éclectique situé en plein cœur de la ville nous a accueilli pour les trois nuits suivantes. Nous nous sentions définitivement en dehors de notre décor habituel, avec la musique rock et l’ambiance général, mais au final nous avons adoré l’originalité de l’hôtel, et le fait d’avoir un petit salon séparé.
Lecture suggérée : La trilogie du siècle, de Ken Follet (Tel qu’écrit dans mon article sur les livres à apporter ou à faire rêver)
J’ai entamé cette série un peu à reculons. Les 1000 quelques pages de chaque tome étaient un engagement en soi, mais c’est surtout les 4-5 pages répertoriant les nombreux personnages qui me faisaient hésiter. Ce sont pourtant ces mêmes personnages pour lesquels je me suis épris rapidement et que j’ai eu de la misère à quitter à la fin du troisième tome. Je me souviens d’être assise dans l’avion pour San Francisco, en train de lire les péripéties californiennes des personnages à l’époque hippie dans Aux portes de l’éternité (3e tome) et d’être excitée à l’idée que dans quelques heures à peine, ce serait à mon tour de vivre au rythme californien et de croiser les rues Haight et Ashbury.
Autre suggestion dont l’histoire se déroule également à San Francisco : Et si c’était vrai, de Marc Lévy
Nourriture : Nous avons suivi les recommandations de nos collègues et nos amis, et malheureusement, bien honnêtement, j’ai mieux mangé dans des villes comme Pittsburgh ou Vancouver. Faut dire que deux fois plutôt qu’une des poils et des cheveux se sont retrouvés dans nos assiettes! Malgré tout, j’ai un souvenir mémorable de sushis, de cronuts (le fameux mélange entre un croissant et un muffin, à l’époque où je pouvais encore consommer du gluten), de fish tacos, de gelato, de vino et de cream puff. Et un yogourt et un grilled-cheese ‘de luxe’ aux champignons, moi qui n’aime pourtant pas les champignons.
Se déplacer : Nous avons marché, beaucoup marché. La température était clémente et cela nous a permis de découvrir les rues, de s’arrêter au passage manger une crème glacée ou un brownie quand l’envie nous en prenait, etc. Nous y avons passé que quatre dodos, mais le fait de changer d’hôtel, et donc de dormir dans deux quartiers différents, nous a bien plu et nous a permis de découvrir encore plus de choses. Il y a quelques côtes à monter dans la ville, et je me souviens d’une balade en taxi où j’ai eu l’impression d’être dans une montagne russe, tellement l’inclinaison était intense.
Pour la location du vélo, je l’avais réservé une semaine à l’avance. J’avais trouvé une location qui débutait à la succursale de Haight street, mais on pouvait ramener le vélo en fin de journée à la succursale du Ferry Building, qui était plus près de notre hôtel.
Quelques ‘vues’ mythique qui méritent de ‘passer par là’ :
- La ville a une rue célèbre pour son inclinaison, la fameuse ‘Lombart street’. 27% d’inclinaison, ce qui a incité les locaux à y aménager huit virages, embellis de fleurs.
- Les Painted Ladies (face au Alama Square): Ces maisons victoriennes en rangée que plusieurs associent au générique d’ouverture de la série des années 80 Full House. Elles sont jolies et sont parmi les plus anciennes maisons San Francisco.
- Filbert Street Steps qui mènent à Napier Lane : rêver pendant un moment d’habiter une de ces jolies maisons entourées de verdure, basées sur la seule route en bois de la ville. Et se demander sérieusement comment ils font pour apporter de nouveaux meubles et même leur épicerie jusqu’à la maison. Ces marches sont une jolie façon de passer de Coit Tower à l’Embarcadero, en faisant de l’exercice tout en profitant de la vue.