Un long weekend à CDMX (Ciudad de Mexico – Mexico City)

Me voilà à nouveau excitée par un projet de dernière minute! Un petit rush d’adrénaline offert par le texto d’une amie un mardi soir de fin janvier, qui disait en gros : ‘J’ai quelques jours de disponibles, toi qui aime les voyages et la spontanéité, serais-tu partante pour une petite escapade?’

Deux semaines et demie plus tard, nous étions dans l’avion, direction Ciudad de Mexico, communément appelée CDMX, ou Mexico City!  J’avais organisé notre voyage aux Açores en quatre semaines, et un long weekend à Paris aussi en un mois, mais deux semaines et demie est assurément mon record en terme de préparation. Ce fut pourtant un trois jours rempli, et tout simplement parfait!

Commençons d’abord par les appréhensions. Je rêvais de visiter cette ville depuis longtemps. Un cours d’anthropologie du Mexique à l’université avait piqué ma curiosité. Histoire, culture, politique, tout est fascinant à mon avis dans la plus grande ville hispanophone du monde. Pour plusieurs toutefois, CDMX rime avec violence, dangers et pollution, et difficultés respiratoires en raison de l’altitude.

La sécurité et la pollution s’est énormément améliorée depuis notamment que la ville a été qualifiée la ville la plus polluée du monde dans les années 90. Nous nous sommes senties en sécurité partout, tout le temps, mise à part une petite frousse dans le métro que j’ai ajouté à ma liste de ‘frousses autour du monde’. Mais c’était une frousse de courte durée, simplement liée à trop de monde au même endroit au même moment. Côté pollution et altitude, il y a eu une minute ou deux, en montant des marches en sortant du métro, où j’ai eu l’impression d’avoir le souffle court. C’est tout. J’ai visité des villes dans le monde beaucoup plus sales et polluées que CDMX.

Quelques trucs pratiques :

Hébergement : Nous avons hésité longtemps pour choisir le bon hôtel/quartier. Les quartiers de Roma et Condesa nous avaient été recommandés, et il aurait probablement été agréable d’y rester. Nous avons finalement opter pour le centre Historico, et c’était parfait. Nous étions bien situées pour marcher, prendre le métro, il y avait des policiers partout aux alentours, en tout temps, et notre hôtel (Hotel Catedral) était propre et les chambres insonorisées. Comme nous arrivions en milieu de nuit notre premier jour, et devions nous lever à 4h du matin deux de nos trois jours pour une excursion et pour prendre notre vol de retour, nous avons apprécié avoir accès à une réception ouverte 24h sur 24. Sachez que les offres sont multiples, et nous aurions pu payer aussi peu que 200$ pour quatre nuits à deux personnes, ou payer jusqu’à 7000$ pour 4 nuits à deux personnes. Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets à Mexico City!

Langue : Les Mexicains parlent espagnol. Et beaucoup d’entre eux parlent uniquement espagnol. Et c’est tout à leur honneur. Alors il faut pratiquer, oser, s’essayer, mimer, et on réussit la plupart du temps à se comprendre!

Argent : Les cartes de crédit sont acceptées dans les hôtels et les restaurants plus ‘chics’ mais les Pesos sont requis pour prendre le métro, utiliser certaines toilettes, offrir du pourboire, faire les petits achats, et manger dans plusieurs restaurants. J’ai appris que dans la plupart des banques canadiennes, on peut en commander d’avance si on veut en avoir avant le départ. Nous avons pour notre part retirer des sous au guichet automatique sur place.

Se déplacer : la ville est grande mais se marche très bien (nous avons marché 50km en trois jours, soit une journée de 18km et deux jours de 16km). Le métro coûte l’équivalent de 35 sous canadien par passage et est facile à utiliser, il suffit d’acheter une carte à 15 pesos pour commencer, et d’y ajouter le nombre de passages désirés. Plusieurs personnes peuvent utiliser la même carte. Fait à prendre en considération: les deux premiers wagons de chaque train sont réservés aux femmes et aux enfants de moins de 12 ans, ce qui ajoute au sentiment de sécurité. Nous l’avons utilisé en soirée (vers 22h) sans problème. Il vaut juste mieux éviter le métro à l’heure de pointe (telle qu’en fait fois notre petite frousse…) Uber est utilisé couramment (mais le trafic est un défi), et les taxis officiels aussi. C’est d’ailleurs un taxi régulier que nous avons pris pour nos déplacements de et vers l’aéroport. Nous avons aussi utilisé le cyclo-pousse, et la montgolfière pour nous déplacer J

Comment organiser son horaire : Plusieurs musées, et même les parcs, sont fermés les lundis. Des marches guidées gratuites (200 pesos de pourboire sont recommandés) sont offertes tous les jours et ces marches constituent une telle source d’information qu’il est très utile d’en faire une le premier jour, ça aide à comprendre bien des choses pour les jours suivants, notamment où et quoi manger!

Quoi faire en trois jours?

Jour 1: quartier Historico, Bosque Chapultepec et Souper mémorable

Après avoir trouvé un guichet automatique pour retirer des pesos, et trouver un restaurant pour déguster des œufs à la mexicaine qui m’ont fait éternuer six fois pendant le repas en raison de la sauce piquante (!) nous nous sommes dirigées vers le Zocalo, cette énorme place où se trouve le palais national et un énorme drapeau mexicain.

C’est de là que partait la marche guidée gratuite que nous avions réservée quelques jours d’avance. D’une durée de deux heures, ces marches sont offertes dans différents quartiers de la ville (et dans divers pays, car j’ai aussi fait une activité similaire en Islande). Ces marches sont idéales pour en apprendre plus sur l’histoire, la politique, les coutumes et habitudes locales, avoir des recommandations de visites, de restos, d’activités, et de poser toutes les questions auxquelles les guides de voyage ne répondent pas. C’est aussi une bonne façon de s’orienter pour mieux visiter par la suite.

C’est d’ailleurs notre guide qui nous a recommandé la taqueria Arandas, et nous a donné le courage ‘d’oser’ la bouffe de rue. Le monsieur du resto a bien reconnu notre air hésitant devant le menu, et nous a pris en charge rapidement! Entre les mimes et notre espagnol de base, nous nous sommes retrouvées avec des mets délicieux, le tout pour un gros 6,80$ can pour deux!

Une fois rassasiées, il était temps pour nous d’aller à la découverte du fameux Bosque Chapultepec. Il s’agit du plus grand parc urbain d’Amérique latine, dans lequel on compte de nombreux musées, dont le plus recommandé est le Museo Nacional de Antropologia, un château, des sentiers, un zoo, etc. Nous savions que les musées étaient fermés en ce lundi, mais nous n’avions pas compris que le parc lui-même serait clôturé à notre arrivée! Nous étions étions évidemment déçues en arrivant sur place, après avoir pris le métro, puis une navette en raison de réparations dans le métro, pour finalement arriver devant des portes closes. Mais comme la ville a plusieurs choses à offrir, nous sommes rapidement passées au plan B. L’hotel se trouvait à 5km, et nous savions qu’en suivant principalement l’avenue de la Reforma, un des artères principaux de la ville, on pourrait voir de nombreuses statues telle que l’Ange de la révolution, le Palacio de Bellas Artes, et faire un petit détour vers le Mercado de Artesanias. Nous avons eu en complément la surprise de trouver de la gelato, et un peu plus loin des mangues parfaitement mûres et coupées, puis un parc animé avec des amuseurs publics et de la bouffe de rue, etc etc.

C’est au restaurant Azul Historico que nous avons terminé cette journée, dans un décor magnifique, et devant des assiettes et des cocktails tout aussi magnifiques.

Jour 2 : Teotihuacan en montgolfière, Siesta, Diego Riviera, Americas Tower et Lucha Libre

Levée à 4h00 du matin. C’est tôt mais c’est le prix à payer (plus quelques centaines de dollars!) pour aller faire un tour de montgolfière au-dessus de la pyramide du Soleil et celle de la Lune, dans ce site archéologique listé comme un site du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, mais qui date de l’ère d’avant J-C. Teotihuacan signifie la cité des dieux en langue aztèque, et notre excursion nous a d’ailleurs permis de rencontrer un chien de la race Xoloitzcuintli, qui l’a-t-on appris, est une race emblématique du pays. Son nom est le dérivé de Xolotl, le Dieu aztèque de la mort et des éclairs. La légende veut que ce sont ces chiens qui montrent la voie vers la lumière quand les gens décèdent. Dans la culture populaire, c’est aussi cette race qui a été choisie pour personnifier Dante dans le film Coco.

Teotihuacan se trouve à 50km de la ville. Il est possible de s’y rendre en Uber ou en transport en commun, mais question de nous faciliter la vie, nous avons opté pour un tour organisé qui comprenait le transport aller-retour de notre hôtel, le tour de montgolfière (50 minutes environ), un déjeuner dans une grotte, du temps libre pour visiter le site à pied, et une dégustation de pulque, tequila et mezcal.  C’est donc une navette qui nous avait donné rendez-vous à 4h35 ce matin-là, et qui nous a permis d’expérimenter la quiétude du quartier Historico aux petites heures du matin. Comme certaines rues étaient bloquées, nous avons dû rejoindre notre chauffeur à quelques blocs de l’hôtel, et la présence d’un grand nombre de policiers dans ce quartier, à toute heure du jour et de la nuit, nous faisons sentir en parfaite sécurité lors de cette petite balade!

Je pourrais écrire des pages et des pages à propos de notre tour de montgolfière. Je me contenterai de dire que je recommencerais demain matin. J’aime la quiétude, pour ne pas dire la zénitude de la sensation ressentie. Le bruit occasionné par la flamme, à rythme régulier, perturbe assurément cette quiétude, mais sinon, la douceur des mouvements d’une montgolfière, dans un paysage aussi grandiose que le site de Teotihuacan, était simplement magique.

Le retour à l’hôtel s’est fait en début d’après-midi, et nous avons opté pour une petite siesta, question de refaire nos forces pour ce qui nous attendait en soirée : La Lucha Libre!

Mais nous ne pouvions quitter Mexico City sans voir une des célèbres murales du peintre Diego Riviera, connue comme mari de Frida Khalo, mais aussi comme possiblement le plus grand muraliste engagé politiquement. Il y a quelques options pour voir ses œuvres, et nous avons opté pour les trois murales qui se trouvent au Palacio de Bellas Artes. D’abord le bâtiment extérieur est superbe et rappelle les plus beaux monuments de Paris. Petite parenthèse, un des hommes politiques marquants et controversés du Mexique, Perfidio Diaz, vouait une grande admiration à la capitale française, et de nombreuses constructions et routes en ont été inspirées par Paris. L’œuvre de Diego Riviera était à ce jour un monde inconnu pour moi, mais c’est complètement fascinée que je me suis assise sur un banc, devant El hombre controlador del universo, pendant une trentaine de minutes, à essayer d’analyser tous les éléments dépeints dans cette œuvre, et surtout toute leur signification.

Tout juste en face du palais des beaux-arts se trouvent un magasin Sears, qui n’aurait pas attiré mon attention si ce n’était qu’il a la particularité d’avoir, au 8e étage, un café-resto où on sert plusieurs types de breuvages au cacao (un chocolat chaud version améliorée!) et une vue fantastique sur le palais. À ne pas manquer.

Et sur le même coin de rue, juste en face, se trouve la Torre Latinoamerica, qui a longtemps été le plus haut édifice de la ville. Avec ses 42 étages, elle offre une vue formidable sur toute la ville, jusqu’aux montagnes. Deux options pour profiter de cette vue : se rendre au 42e étage et payer les frais d’entrée du mirador, ou s’arrêter au 41e étage pour prendre un verre et manger au restaurant. Un bar se trouve aussi au 40e étage.

Nous avons opté pour le 41e étage, et c’est le ventre rempli de guacamole que nous nous sommes dirigées vers notre activité de la soirée : La Lucha Libre. Je peine encore à trouver les bons mots pour décrire cette expérience. Divertissant certes, amusant oui, déconcertant possiblement, un classique de Mexico City, assurément! La Lucha libre, c’est la lutte mexicaine. Celle qui fait vendre des tonnes de masques colorés, puisque les touristes en achètent souvent en souvenir. C’est aussi un divertissement populaire, à voir le nombre de personnes qui se rassemblent trois fois par semaine à l’Arena Mexico pour assister à ce ‘spectacle’ de deux heures, qui opposent des lutteurs tel que l’iconique Mistico dans des enchainements ‘d’acrobaties’ et de prises de jambes et de cou. Mais c’est bien connu que ceux-ci s’entraînent toute la semaine, ensemble, pour chorégraphier la soirée. Les cris de la foule, les jolies demoiselles accueillants les lutteurs sur scène, l’arbitre à l’air bête, les masques colorées, la foule qui scande toutes sortes de nom à l’unisson, les vendeurs de chips et de bières qui circulent, et sans oublier un lutteur nain, fait de l’ensemble un tableau à la fois unique et classique, et une soirée mémorable. Truc de locaux, si on ne veut pas assister au ‘spectacle’ pendant les deux heures, sachez que la dernière heure est apparemment la plus divertissante. On peut donc arriver en retard sans problème, et à 7$ du billet, acheté sur Ticketmaster, c’est une heure qui vaut la peine d’être vécue!

Jour 3: Roma et Condesa, Coyoacan, Frida et les mariachis

Une fois remises de nos émotions de notre périple dans le métro à l’heure de pointe, c’est le quartier Roma qui nous accueille pour un petit déjeuner dans un sympathique café en bordure de trottoir. Ils sont nombreux ces endroits accueillants pour casser la croûte dans ce quartier fortement prisé par les touristes. Nous y avons réservé une autre marche guidée gratuite pour mieux découvrir l’endroit et sa voisine, Condesa. Notre marche nous permet d’en apprendre plus sur les tremblements de terre qui ont affectés la ville, sur les sols qui s’enfoncent dû au fait que Mexico City était à la base un lac, et sur d’autres hommes politiques qui ont marqué l’histoire du pays, et ses coutumes. Le tour se termine à proximité du Parque México, un autre poumon vert de la ville, et c’est le ventre rempli de yaourt grec glacé et de ses garnitures que nous nous dirigeons ensuite vers notre prochaine visite : celle du quartier de Coyoacan et de sa fameuse Casa Azul, là où nulle autre que Frida Khalo a grandi, et a terminé sa vie. Mais un arrêt s’impose d’abord au Mercado de Coyoacan, là où je goûte finalement au cactus (nopales) et où il fait bon apprécier les couleurs et les odeurs des nombreuses allées.

La Casa Azul nous permet d’en apprendre davantage sur la vie de Frida Khalo, peintre qui est aujourd’hui un emblème du Mexique, qui a eu une vie tumultueuse, faite de problème de santé, d’engagements sociaux et politiques, et d’un mariage en dents de scie. Ses autoportraits sont les œuvres qu’on voit le plus souvent, mais c’est en visitant sa maison, celle qui l’a vue grandir, et qui l’a vue mourir, que j’ai réalisé l’ampleur de son œuvre. Plusieurs de ses tableaux évoquent fort graphiquement toutes les douleurs physiques et psychologiques de ne pas avoir pu concevoir d’enfants.

À noter que les billets d’entrée pour la Casa Azul doivent être réservés quelques semaines/mois d’avance, et partent vite, très vite.

Après un petit saut à l’hôtel pour se rafraichir, c’est le temps d’aller à la découverte d’un dernier classique mexicain : les mariachis! C’est à la place Garibaldi qu’ils se rassemblent, et c’est là qu’il est possible de les ‘engager’ le temps d’une ou plusieurs chansons, ou de s’installer dans un restaurant où ils offrent des spectacles sur scène. Nous y étions un mercredi de février, vers 20h, et les restos nous semblaient plutôt vides, et personne n’avait encore dépensé de l’argent pour les voir à l’œuvre sur la grande place, donc notre visite fut plutôt de courte durée. Ce fut tout de même sympathique de parcourir cette place et de les voir dans leur beaux habits, instruments en main, en attente d’un client romantique voulant offrir une balade spéciale à son être cher. Pour notre part, nous avons choisi un dernier mode de transport pour retourner vers le centre historique : un cyclo pousse. Le vent dans les cheveux et les jambes bien au repos, nous avons circulé une dernière fois dans la ville.

Comme une tempête de neige soufflait sur notre ville de retour, nous avons fortement souhaité pouvoir passé une 4e journée non-prévue à Mexico City. Notre vol était ‘malheureusement’ à l’heure, mais dans nos rêves, voici à quoi aurait ressemblé une quatrième journée (ou à quoi ressemblera un prochain séjour?!) :

Déjeuner dans le quartier Roma et un peu de lèche-vitrine dans ses boutiques

Bosque Chapultepec : balade dans ses sentiers, visite du Castillo et du Musée d’anthropologie

Diner et pause lecture/écriture au café la librairie Porrua, à même le Bosque

Fin d’après-midi dans un des nombreux marchés de la ville pour acheter quelques souvenirs

Souper dans un bon restaurant (nous avions ciblé le Limosneros)

Et si nous avions eu plusieurs autres journées :

Essayer de nombreux autres restaurants à petits ou grands prix!

Visite en barque de Xochimilco, un autre site inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco, surnommé la Venise mexicaine en raison de ses nombreux canaux.

Visite de la Basilica of Santa María de Guadalupe, apparemment la deuxième église la plus visitée au monde après celle du Vatican.

Explorer la ville du haut des airs grâce au Mexicable, ce téléphérique conçu pour permettre aux locaux de se déplacer sans les désagréments du trafic.

S’imprégner davantage des quartiers : Roma, Condesa, Coyoacan

Écrire ou lire dans une des nombreuses librairies ou bibliothèques de la ville

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