J’ai réalisé dernièrement que j’ai souvent demandé à mon ami Google où se trouvait le ‘meilleur chai latte à …(lire ici Barcelone, Sydney, Mexico City, etc’).
Cette réalisation s’est faite lors d’une journée passée à St-Bruno-de-Montarville. Bon, on s’entend qu’il y a des périodes et des destinations moins excitantes et exotiques que d’autres! Mais j’avoue avoir quand même tapé ‘dis donc Google, où puis-je trouver le meilleur chai latte à St-Bruno?’
Et cette petite recherche m’a donné envie d’écrire sur ce délicieux breuvage chaud qui fait partie de mon quotidien, et de mes dépendances je l’admets!
C’est en Inde que le chai latte a fait son entrée dans ma vie, en 2009. Des petits verres en plastique qui contenaient ce précieux liquide nous étaient souvent offerts dans certaines boutiques où nous passions. Il faisait chaud, très chaud, et l’idée d’ajouter de la chaleur à mon corps déjà en état de faiblesse ne m’attirait pas tant. Mais le goût…hum. Juste assez épicé, juste assez sucré, juste assez ‘crémeux’. Mon amoureux a vite compris au fil des jours que même si lui n’en voulait pas, il avait intérêt à accepter le petit verre qui lui était offert, pour pouvoir me le refiler subtilement!
Près de 10 ans plus tard, j’ai dû dire au revoir à mon père, après une maladie trop vite arrivée, trop tôt. Lors de ses funérailles, un de ses précieux amis a témoigné sur un trait de caractère qui le faisait toujours sourire quand il pensait à mon père. Celui-ci lui avait confié qu’avant d’aller au lit, chaque soir, il pensait aux repas qu’il allait manger le lendemain, et cela le rendait heureux et le faisait dormir paisiblement! Petite anecdote rigolote dans un moment de grande tristesse, mais tout de même, la gourmandise est assurément un trait de famille d’une génération à l’autre. Sauf que moi, je ne rêve pas à mes repas avant d’aller au lit. Mais je visualise le chai latte que j’aurai la chance de boire à mon réveil, comme d’autres réfléchissent probablement à leur café du matin avant d’aller au lit!
Puis j’ai eu la chance de me rendre à Barcelone, pour le travail, avec une collègue qui était en fait une amie. Une de nos journées sur place était plutôt libre, bien que nous avions du boulot à faire et à discuter. Mais nous pouvions le faire de n’importe où dans la ville. C’est la première fois que Google a reçu une telle demande de ma part: »Dis donc Google, où se trouve le meilleur chai latte à Barcelone? » Quelle chance, il se trouvait à quelques minutes à peine de notre AirBnb. J’ai encore en tête cet établissement lumineux où se trouvaient d’énormes tables communes, et où le chai latte, même chaud, était servi dans de grands verres à bière. Nous y avons passé plusieurs heures, au bout d’une table à discuter boulot devant nos ordis, avec les locaux qui vaquaient à leur discussion assis à la même grande table que nous. Du télétravail à son meilleur, un an à peine avant que le mot ‘télétravail’ fasse son entrée officielle dans nos vies!
Alors que la pandémie se pointait le bout du nez, Costco s’est mis à vendre un chai latte liquide en paquet de trois, et c’est là que j’aurais dû acheter des actions de la compagnie Tazo, car de toute évidence, j’ai grandement contribué aux revenus de l’entreprise, et je continue de le faire.
C’en ait devenu une dépendance, et un moment réconfortant durant une période où on était confinés à la maison. C’est aussi à ce moment-là que j’ai compris l’importance du moussoir pour que le lait qui embellit et rehausse le goût du thé soit juste assez onctueux, savoureux, et texturé pour pouvoir accueillir la petite touche de cacao (et non pas de canelle, je suis de l’équipe cacao) qui donnera la touche finale à l’œuvre.
La tasse à son importance aussi. Elle doit être grosse, très grosse idéalement. Un bol à soupe ou à céréales fait très bien l’affaire! J’en utilise principalement deux à la maison. Une tasse énorme sur laquelle il est écrit ‘J’aime mon chien’, que j’ai achetée moi-même le jour qui a suivi l’arrivée de notre cher poilu dans notre maison. Et l’autre, cadeau de ma mère, sur laquelle il est écrit ‘Sometimes, all you need is a billion dollars’. Pour le chalet, j’ai cessé de chercher la tasse idéale, et j’ai simplement acheter deux superbes bols à soupe chez Simons. Et tout le monde a été informé : pas question de mettre des céréales ou de la soupe là-dedans, ce sont MES bols à chai latte!
Après le confinement, il y a eu le retour graduel aux voyages. Et aux demandes à Google de trouver le meilleur chai latte à Vancouver, à Paris, à Rome, à Sydney, aux Açores. Et j’avoue avoir été infidèle à mon cher chai à Londres, et avoir médusé Google en lui demandant où se trouvait le meilleur ‘London Fog’ à Londres. Tellement une évidence selon moi de chercher LE meilleur London Fog à London… Mais il semble que ce thé, qui à mon avis sent les Froot Loops et tous les souvenirs d’enfance qui vient avec cet odeur, est en fait une invention canadienne et quasi impossible à trouver à Londres. Ça m’apprendra à vouloir être déloyale à mon chai!
Je n’ai pas eu le même succès partout. Paris, les Açores, l’Italie ne se sont pas avérés des endroits magiques pour le chai latte. Victoria, par contre, en Colombie-Britannique, ne cesse jamais de me faire plaisir. Quelques visites depuis 2022, et chaque fois de belles découvertes savoureuses!
Tout près de l’endroit où je travaille, il y a ce petit café rempli de dessert (dont la plupart du temps une option sans gluten). Ce café s’appelle Les petites gamines, et le chai latte que je vais de temps en temps m’y acheté comble toujours les mêmes fonctions : il me réchauffe de l’air climatisé beaucoup trop abondant où je travaille, et en hiver de la petite marche pour m’y rendre, il me remet les idées en place lors des journées occupées, et comme je m’y rends la plupart du temps avec des collègues-amis, il y a dans ces moments un bonheur social dans le simple plaisir de prendre des nouvelles ou de se raconter des anecdotes. Il y a aussi que les tasses Des petites gamines viennent avec un slogan, selon le hasard de la vie. Et sans tomber dans le narcissisme, se faire remettre une tasse remplie de chai latte sur laquelle il est écrit ‘You got this babe’ ou ‘Psst, t’es belle’, a inévitablement le pouvoir de te remonter le moral!
Seul côté négatif de tous ces beaux chai latte est assurément le sucre qu’il contient, mais bon je mange moins de crème glacée et ça compense 😉 Mais il y a aussi le côté financier. J’ai lu plein de livres sur les finances, l’investissement, et j’ai analysé les milles et une façons de prendre sa retraite jeune (bon pas tout à fait jeune jeune!). Je comprends tout à fait le principe du latte qui dit que cette dépense quotidienne, accumulée, peut faire une grande différence dans notre compte épargne. Mais bon, un, je n’en achète pas tous les jours. Et deux, faut bien se faire plaisir de temps en temps (même si à l’intérieur je me sens un peu coupable). Même si la tasse le dit : I got this babe!
À Québec, au Grand marché, je suis même tombée sur un chai tellement bon que je suis allée en racheter un deuxième pour la route. Rare dépense, double moment de plaisir!
À Mexico City, je ne me souviens plus si mon chai en ce dernier matin de mon séjour était délicieux, ou simplement bon ou correct. Je me rappelle simplement qu’il était réconfortant et dégusté sur une petite terrasse tranquille, et qu’il m’a permis de me remettre de mes émotions après avoir eu toute une frousse dans le métro!
Et à Vancouver, après un fabuleux repas avec un ami de longue date que je n’avais pas vu depuis longtemps, et son amoureuse, j’ai eu la surprise qu’il m’amène dans un petit café indien, le Chai Wagon, sans savoir que j’étais une fan de chai latte. Il s’avérait qu’il en était un lui aussi. Un autre point en commun dans cette chère amitié.
Puis il y a aussi les cafés qui viennent avec ces chai. Pas les cafés que mes compatriotes boivent avec impatience chaque matin, malgré l’odeur et la couleur suspectes de ce breuvage. Je me demande bien ce qu’ils attendent pour se convertir au chai, tellement meilleur à l’odorat, à la vue, et au goût!
Mais bien ces cafés, ces endroits où on peut apporter son ordi, s’installer confortablement, voir le monde grouiller autour et s’en inspirer parfois. Juste écrire, par obligation ou pour le plaisir. Sur ce vieux mac ‘vintage’ qui a jadis appartenu à mon père. Le chai latte n’est pas nécessairement le meilleur dans les endroits où il fait bon écrire. Mais il est toujours présent et réconfortant.
Et si vous avez lu jusqu’ici et que vous vous posez toujours la question, l’un des meilleurs chai latte de St-Bruno s’achète au Cafellini, rue de Montarville. Et il n’est pas mauvais du tout du tout. Ils ont même des desserts sans gluten pour l’accompagner! 😉
De Sydney à Toronto en passant par la maison, je vous souhaite un bon chai peu importe où vous soyez!


