Trois semaines au Vietnam, du Nord au Sud

Le début du voyage a été tumultueux. C’était en décembre 2007. Nous sommes arrivés à l’aéroport d’Ottawa le vendredi 19 tôt le matin, et sommes arrivés à Hanoi le dimanche 21 décembre, tard en soirée.

Notre premier vol était en retard en raison des vents qui faisaient rage dans la ville de notre premier arrêt. Ils nous ont donc changé d’avion avant même qu’on soit partis d’Ottawa.

Après deux vols, nous sommes arrivés à Los Angeles en plein milieu de la nuit, à l’heure exacte où notre vol pour l’Asie prenait son envol. L’aéroport était désert. Personne en vue, jusqu’à temps qu’on tombe sur le préposé aux bagages, dont le porte-nom indiquait ‘Jesus’! À quelques jours de Noël, on l’a pris comme un signe qu’il était notre sauveur!

Jesus avait accès à un ordinateur. Après de nombreuses minutes à pitonner sur le clavier, il nous a annoncé avoir trouvé un vol pour Vancouver et ensuite pour l’Asie. Il nous a remis les clés d’une chambre d’hôtel et des coupons pour s’acheter de la nourriture. On avait exactement trois heures pour se reposer avant notre prochain vol. Arrivés à Vancouver, on a été drôlement accueilli par les douaniers canadiens qui nous ont questionné quant à savoir quand exactement on avait quitté le pays…euh 24h plus tôt à Ottawa! Puis avant d’entrer dans l’avion, je me suis fait demander si j’avais changé de nom depuis l’achat de mon billet (effectué quelques heures à peine plus tôt!) avant de nous faire dire qu’ils avaient donné nos sièges car ils ne croyaient pas que notre vol précédent arriverait à temps. Misère. Heureusement, ils ont réussi à nous trouver deux sièges, et nous voilà partis pour Hanoi.

Miraculeusement, nos sacs à dos nous ont suivi tout ce temps, bien que le mien soit arrivé en tout dernier, plusieurs minutes après que tous les autres passagers soient partis. Nous avions réussi à avertir l’hôtel de nos 12 heures de retard et le chauffeur nous attendait. On s’est couchés dans notre petite chambre du centre-ville d’Hanoi, dans un hôtel recommandé par mes beaux-parents qui avaient visité le pays quelques mois plus tôt. Nous étions épuisés mais heureux de commencer ce voyage.

Puis mon chum a senti quelque chose bouger dans le lit. Je lui ai dit que je voulais dormir, que les pilules contre la malaria lui donnaient probablement des hallucinations. J’avoue que je ne suis pas la plus conciliante des blondes quand je suis fatiguée.

J’ai dormi, pas lui.

Le lendemain matin, mon chum a doucement bougé le petit rideau sur le mur de la chambre… Un gros rat s’y cachait! Pourquoi n’avait-il pas quitté notre chambre à notre arrivée ce cher rat? Notre théorie est que ses bébés se cachaient probablement… dans le matelas sur lequel nous avions passé la nuit!

Nous sommes restés à cet hotel une nuit ou deux de plus, dans une autre chambre. Nous avons passé le reste du voyage à vérifier nos sacs pour s’assurer qu’aucun bébé rat ne s’y trouvait, et nous sommes rentrer dans toutes nos chambres à la manière de James Bond, dos au mur et mains en position de fusil, pour effectuer ce qu’on appelait un ‘rat check’!

Après cette arrivée rocambolesque, le reste de notre séjour de trois semaines s’est déroulé sans pépin! Nous avons déambulé dans les rues d’Hanoi et manger de fabuleux repas, dont des aubergines grillées à l’ail et du crabe. Nous avons bu cette fameuse bière à 25 sous assis sur de minuscules chaises en plastique directement sur le trottoir d’Hanoi. Nous avons craint plusieurs fois pour notre vie en traversant les rues!

Puis les nuages et l’ambiance humide de Sapa nous ont accueilli après une nuit de train. Je me rappelle du thé chaud à la lime qui me réchauffait, et de la grosse douillette qui couvrait le lit de notre chambre. Mais rien n’égal le sourire de ces fillettes qui nous ont accompagnés toute la journée dans ces montagnes boueuses au paysage mémorable.

La baie d’Halong nous a ensuite ouvert les bras, grâce à cette chambre louée sur ce bateau sur lequel nous sommes restés deux nuits. Comme nous avions quelques heures d’attente avant le départ, j’ai eu l’idée d’aller chez le ‘coiffeur’, accompagnée de mes deux nouvelles amies australiennes qui attendaient le bateau comme nous. J’en avais fait l’expérience au Cambodge quelques mois plus tôt, je savais de quoi l’expérience serait faite. J’ai donc eu droit à ce merveilleux massage du cuir chevelu, d’un lavage de cheveux suivi d’un beau ‘brushing’, tout ça avec le film québécois Bon Cop Bad Cop traduit en vietnamien qui jouait à la télé devant moi. Surréaliste! J’avais de beaux cheveux propres pour embarquer sur ce bateau qui sentait l’essence et dont le capitaine a tenté de nous confisquer nos passeports.

La pluie nous a rattrapé à Hué, mais cela ne nous a pas empêché de visiter la citadelle impériale, et l’immense marché.

Puis est venu Hoi An, ma ville coup de cœur, entre autres parce qu’on pouvait y faire faire des vêtements sur mesure, mais surtout parce la ville est si jolie avec ses lanternes, et ses accueillants habitants. J’y ai mangé entre autres un repas de crabe fabuleux. Le cours de cuisine auquel nous nous sommes inscrits nous amenait d’abord dans un marché pour y découvrir fruits et légumes, puis sur un bateau pour se rendre à l’école culinaire. Au menu figurait entre autres un délicieux poisson servi dans un ananas. Un vrai régal.

Les dunes de sable de MuiNe ont rendu ce voyage encore plus mémorable, puisque c’est assis dans ce sable que nous avons décidé de nous fiancer. C’était en janvier 2008. Plusieurs années plus tard nous ne sommes toujours pas mariés! Mais toujours ensemble, c’est déjà ça de gagné!

Le voyage s’est terminé sous le soleil à Saigon (Hô Chi Minh-Ville), avec la traditionnelle visite des tunnels de Cu Chi, témoins troublants de la guerre du Vietnam. Ça a pris environ six mois après notre retour pour qu’on se fasse un repas contenant du riz, nous avions définitivement eu notre quota pendant ces trois semaines! Mais outre notre ‘écoeurite’ du riz, l’histoire de ce pays, ses différences flagrantes entre le Nord et le Sud, et toutes les expériences que nous avons eu la chance de vivre sont ce qui nous est restés en mémoire.

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