Achats mémorables

Mon budget voyage ne m’a jamais permis de faire de folles dépenses côté magasinage, mais certains achats ont tout de même été mémorables, de par le contexte dans lequel ils se sont faits, de leur utilisation qui en a résulté, ou de par le souvenir qu’ils évoquent encore aujourd’hui. Et comme le magasinage est rarement accepté à l’unanimité comme activité lors de nos voyages en famille, je savoure ces achats, car les séances de magasinage en tout genre se font de plus en plus rares!

Québec : mon premier sac à dos de voyage      

C’est à ma fête de 16 ans que j’ai reçu de mes parents mon premier sac à dos de voyage digne de ce nom. Un beau sac de 65 litres turquoise, une couleur que j’affectionne encore aujourd’hui. Je l’avais magasiné avec eux, et je n’étais pas peu fière de le montrer à mes amis lors de mon party de fête du vendredi soir. Ce sac a fait son premier ‘voyage’ en canot-camping dans le parc national de La Mauricie. Puis m’a accompagné à Paris lors de mon premier séjour en Europe. Et presque tous les autres voyages qui ont suivi pendant 20 ans. Quand nous sommes allés au Mexique en famille, mon amoureux m’a dit ‘ah non, on n’apporte pas l’arbre de noël avec nous?’  C’est ainsi qu’il surnomme mon sac qui est orné de plusieurs écussons des endroits visités, mais aussi de fleurs, de petits pieds, etc, Mais oui, il est venu au Mexique avec nous ! Pour mes 40 ans, quand ma mère m’a demandé ce que j’aimerais comme cadeau, je lui ai demandé si elle acceptait de m’offrir un nouveau sac à dos de voyage. J’ai maintenant un nouveau sac, 60 litres cette fois, qui attire moins les regards que mon ‘arbre de noël’. Mais je n’ai pas jeté l’ancien pour autant !

Jeans Levi’s à San Francisco

Suivant la recommandation du Lonely Planet, nous étions allés nous acheter, mon amoureux et moi, un sandwich dans une épicerie italienne réputée pour ses lunchs gourmets. Il était un peu avant midi quand nous nous sommes assis sur un banc, en face d’une jolie fontaine, pour déguster notre diner. Puis les travailleurs des édifices environnants se sont mis à affluer sur la place, à la recherche de quoi manger avant de retourner au boulot. Nous nous sommes alors fait la réflexion que beaucoup de travailleurs portaient des jeans. San Francisco est une ville relaxe, et nous sommes vendredi, alors le code vestimentaire le veut peut-être ainsi qu’on s’est dit. Puis on s’est tourné la tête pour comprendre que nous étions assis juste devant l’entrée du siège social de la compagnie Levi’s ! Évidemment que tout le monde qui travaille chez Levi’s porte des jeans pour travailler, vendredi ou non ! Nous avons donc terminé notre sandwich, et nous sommes rentrés dans la boutique du siège social pour nous acheter chacun une nouvelle paire de jeans. Un achat totalement imprévu, mais que je n’ai jamais regretté, même si le chocolat les a fait un peu rapetissé durant la pandémie (hihi, c’est fou ce que la pandémie a fait à nos vêtements!).

Gin en Islande

Un long weekend en Islande pour fêter mes 40 ans et ceux de mes deux meilleures amies (à lire ici). J’en ai ramené une bouteille de gin, choisie au hasard dans la boutique hors-taxe avant de quitter. Mais vous savez, on se trompe rarement avec une bouteille de gin. Et j’étais loin de me tromper. Je ne sais pas si c’est parce que chacun de mes gin tonic fabriqués avec cette bouteille me rappelait ce voyage, ou parce que le gin était réellement meilleur, mais je l’ai assurément dégusté jusqu’à la dernière goutte. Puis je l’ai prise en photo pour être certaine que si un jour j’ai la chance de retourner en Islande, je ne laisserais pas le hasard décidé quelle bouteille j’achèterai.

Manteau noir et souliers bleus à Paris

J’ai atterri à Paris plusieurs fois. Chaque fois la même excitation d’aller voir et revoir le Sacré-Cœur, me balader dans Montmartre, de me perdre dans les rues de cette ville. Même la fois où j’y suis arrivée dans la grisaille du début mars, au retour de quatre mois en Australie. Vous auriez dû voir le sourire que j’ai fait, emmitouflée sous mes pelures d’oignon à défaut d’avoir un manteau digne de ce nom, quand je me suis rappelée que j’avais une tuque dans mon sac à dos, à 5 heures du matin, assise dans le train qui ralliait l’aéroport à l’appartement où mon frère avait élu domicile pour quelques temps. J’ai tellement eu froid en ce début mars que ce n’est pas pour rien que le manteau que je me suis achetée lors de ce voyage figure sur ma liste d’achats mémorables ! Mais c’est surtout mes souliers bleus, achetés lors d’un autre voyage, qui constituent mon plus bel achat parisien. Je les trouvais chers (ils ne l’étaient pas tant que ça !) genre 69 euros. Je les avais au pied dans le magasin et oh que je les aimais, mais non, je n’allais pas payer ce prix, surtout que j’étais enceinte de quelques semaines et que mes pieds étaient appelés à enfler durant ma grossesse. Puis la vendeuse est partie chercher quelque chose à l’arrière, et sa collègue est passée à côté de moi en disant : ‘ils sont vraiment jolis, pour 49 euros en plus, ça vaut la peine ». 20 euros de moins que sa collègue. Bingo ! Je les ai subito presto retirés de mes pieds, me suis empressée de les payer avant le retour de l’autre vendeuse et hop, me voilà avec de beaux souliers bleus de Paris !

Du poivre au Cambodge

Je me rappelle de tout de cette chaude journée d’avril à Kampot, au Cambodge. De la propriétaire de l’hôtel où je logeais dans une chambre sur pilotis qui m’avait réservé une moto et son chauffeur pour la journée. Du crabe à la sauce au poivre dégusté au célèbre marché aux crabes. Du coup de soleil attrapé sur mes genoux à force d’être assise sur la moto. Du conseil de mon guide en me promenant dans les champs de poivre : ‘ne mets pas les pieds en-dehors des sentiers’. Fallait comprendre que la région avait eu son lot de mine antipersonnelle et qu’il valait mieux éviter d’en découvrir une lors de ma balade. Et du sac de plastique bleu dans lequel contenait les grains de poivre provenant du champ dans lequel je marchais, et que j’ai ramené à la maison pour me rappeler de ce pays qui m’a tant marqué.

Chaise Papasan au retour du Cambodge

Je n’aurais évidemment pas pu la ramener dans mes valises cette chaise ronde en rondin qui faisait mon bonheur sur la terrasse de l’appartement où j’ai habité pendant un mois à Phnom Penh. Mais quelques semaines après mon retour, mon amoureux m’a proposé d’aller voir dans un magasin local où il y en aurait peut-être une abordable. Et elle fut achetée sur le champ. C’est drôle car elle n’a jamais eu de véritable place à elle cette chaise un peu difficile à placer dans une pièce carrée en raison de sa forme ronde. Mais jamais je n’ai voulu m’en débarrasser, et elle est passée de la chambre au sous-sol, à nouveau dans la chambre, puis en attente d’être amenée au chalet, et finalement ramenée au sous-sol, où elle fait un superbe arrière-fond pour mes vidéoconférences ! Et quand je vois ma fille s’y lovée au retour de l’école alors que je travaille encore, et que parfois elle s’endort en petite boule dans cette chaise-cocon,  je me dit qu’elle nous suivra encore longtemps cette chaise encombrante mais si pleine de souvenirs et de confort.

Hamac et sac à main au Mexique

J’ai fait deux achats mémorables lors de notre séjour de trois semaines au Mexique (à lire ici). Nous voyagions avec des sacs à dos et l’espace était précieux, mais je m’étais assurée de garder une place vide pour acheter un hamac. D’autant plus que nous passions quelques jours à Merida, là où plusieurs fabriques de hamac se trouvent. Nous étions le 31 décembre, début d’après-midi, quand mon amoureux m’a fait remarqué que si je voulais un hamac, c’était pas mal maintenant qu’on devait le trouver, puisqu’on quittait le lendemain. Le Lonely Planet recommandait trois endroits, l’un trop loin de la ville pour nous, l’un étant fermé l’après-midi. Il ne nous restait qu’une option recommandée, et hop nous voilà dans le taxi pour s’y rendre. Une jolie boutique sur un coin de rue, avec devanture toute ouverte. J’essaie tant bien que mal d’avoir une conversation dans mon espagnol peu développé avec le vendeur, et je réussis à obtenir à un prix honnête un hamac coloré de grandeur familial, solide et de qualité. Bref, mes attentes sont comblées en termes de hamac. Mais mon conjoint semble un peu nerveux et me demande de me dépêcher. Un regard à l’extérieur me fait réaliser que de nombreux policiers circulent dans les rues, tandis que de jolies dames peu vêtues attendent des clients… Disons que nous ne sommes pas dans le quartier mexicain le plus recommandé, d’autant plus avec de jeunes enfants !  Le hamac en main, j’attrape fiston, mon amoureux attrape mademoiselle et nous rentrons à pied (d’un pas très rapide !) vers le centre historique et touristique, où nous nous sentons beaucoup plus à notre place ! Il nous faudra par contre passer à travers le quartier des magasins, où tous les locaux semblent se rendre en préparation du 1er janvier, et évidemment nous sommes à contre-sens de tous ces gens ! Un bon bain de foule pour un hamac qui, 5 ans plus tard, fait encore notre bonheur les jours d’été.

Je me suis également achetée un sac à main dans un petit marché de Valladolid. C’est surtout sa couleur turquoise foncé, en mailles crochetées, qui a attiré mon regard. Ça aurait pu être un achat éphémère car le matériel était assez fragile. J’ai toutefois eu l’idée à mon retour de l’amener chez une super couturière, qui pour une trentaine de dollars, a doublé la sacoche à l’intérieur, et y a même ajouté une petite poche. Une idée qui fait en sorte qu’elle est encore comme neuve cinq ans plus tard, et que je recommande à toutes celles qui succombent pour un beau sac à main en voyage.

Du ‘sur-mesure’ au Vietnam

Hoi An est une jolie ville du Vietnam réputée pour ses lanternes, et sa fabrication de vêtements sur-mesure. Pour ma part, mes achats n’ont pas été hyper fructueux, et je ne les ai pas portés beaucoup. Par contre, les vêtements ‘chics’ (habits et vestons) fabriqués sur-mesure pour mon amoureux sont d’une qualité exceptionnelle, avec un prix évidemment très inférieur à ce qu’ils auraient coûté ailleurs. Et que dire de l’expérience elle-même ! On choisit le modèle du vêtement désiré dans un catalogue. Puis on navigue parmi des centaines de rouleaux de tissus dans le but d’essayer de trouver celui qui nous plait le plus et qui ferait un beau vêtement. Les mesures sont prises et hop, mon conjoint s’est retrouvé sur une moto, derrière la Vietnamienne qui nous aidait, pour se rendre dans une autre boutique choisir les boutons et les fermetures éclair. Retour en moto dans les petites rues du quartier, hop dans une autre boutique pour faire le paiement, et au revoir, vous reviendrez dans 3-4 jours chercher vos vêtements !  La ville a de délicieux restos, et nous en avons profité pour faire un cours de cuisine qui incluait une visite dans un marché, une balade en bateau, la fabrication des mets et la dégustation. C’est aussi une belle ville à découvrir en vélo, et plusieurs hôtels en prêtent ou en louent.

4 commentaires sur « Achats mémorables »

  1. J’apprécie toujours de te lire et de me rappeler le bonheur que tu ressentais à voyager. Je me rappelle aussi d’une bouteille de vin que tu avais apportée d’Australie dont le vin était sublime et que nous avons dégusté lentement en famille lors d’un évènement spécial.

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    1. Pas de petit cahier. Tout ça est dans ma tête, et c’est la raison principale pourquoi j’écris. Car une fois sur papier, ces petites histoires me laissent tranquilles (et font de la place pour d’autres souvenirs!)

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