11 jours de Pura Vida au Costa Rica

C’est assise à la table de la cuisine extérieure adjacente à notre chambre d’hôtel, un formidable ‘bungalow’ d’inspiration asiatique, que j’ai commencé à écrire cet article. Le son des oiseaux est omniprésent. Il est 6h du matin et déjà il doit faire plus de 25 degrés. Le décalage horaire de deux heures fait en sorte que je ne dors plus!

J’en ai rêvé longtemps, éperdument, de ce voyage au Costa Rica. Depuis 2001 en fait. Les années ont passé sans que cette destination se concrétise dans mes plans de voyage. Le Lonely Planet du Costa Rica est entré dans notre maison en 2007. Mais c’est au Vietnam que nous avons célébré le Jour de l’An cette année-là. Les années ont encore passé et en 2017, j’étais prête, nous avions trois semaines de congé et un itinéraire en tête. Mais l’horaire des billets d’avion me donnait du fil à retordre et c’est finalement le Mexique que nous avons découvert. Même scénario en 2019, mais cette fois nous nous sommes dirigés vers le Panama. Mais en 2023, me voici enfin assise à une table au Costa Rica, avec 10 jours de découvertes devant moi!

Plusieurs me demandent quel était notre itinéraire. C’est vrai qu’il y a plusieurs façons de visiter ce pays tant les attractions sont nombreuses et les choses à voir diverses. Comme on n’avait pas des semaines devant nous, ni un budget illimité, nous avons dû faire des choix, et après coup, je suis plutôt satisfaite de notre itinéraire et de ce que nous avons vécu. Alors vous avez une dizaine de jours et ne savez pas quoi faire? Voici un petit itinéraire fort agréable.

Les avantages de cet itinéraire :

  • Mélange de plage et de volcan, donc un beau mélange de vacances et de voyage!
  • Heures passées dans la voiture limitée : un maximum de trois heures de route entre deux déplacements
  • Vol direct de Montréal vers Liberia, à certaines périodes de l’année.
  • Rencontre avec des hôtes fort sympathiques
  • Toutes nos chambres d’hôtels, sauf celle de Liberia, nous donnaient accès à une cuisine (idéal pour sauver des sous et pour les gens avec des intolérances ou allergies. Voir mon article sur mon expérience sans gluten au Costa Rica ici).

Les désavantages :

  • Évidement, avec seulement 11 jours, on n’a pas pu tout voir. Donc Monteverde, le parc Manuel Antonio, Corcovado, entre autres, devront attendre à une prochaine visite.
  • Itinéraire idéal quand on atterrit à Liberia, mais assurément moins centré pour une arrivée à San José. Mais bon, il y a plein d’autres choix quand on arrive à San José, je ne peux juste pas vous aider !

Nous voilà partis!

  • Départ de Montréal à midi, arrivée à Liberia à 16h après six heures de vol (un décalage de deux heures)
  • Location de voiture : les compagnies de location ont un comptoir à proximité des carrousels à bagage. C’est là qu’il faut donner son nom. Un représentant nous attend ensuite à l’extérieur des portes, puis une navette nous amène à quelques kilomètres de l’aéroport d’où on pourra compléter la paperasse et enfin partir avec l’auto.

         Trucs : le processus est somme toute rapide, mais la conduite après le coucher du soleil est peu recommandée car on trouve des piétons, cyclistes, chiens, chevaux et autres sur la route. Et il fait noir aux alentours de 18h30 tout au long de l’année. Pour maximiser nos chances de conduire à la clarté, et éviter d’avoir à attendre nos valises, nous avons voyager seulement avec des bagages de cabine. Après tout, on n’a pas besoin de grand-chose quand il fait plus de 30 degrés!

Jours 1 à 5 : Mundo Milo EcoLodge, Playa Junquillal (prononcé ‘hoon-kee-yal’) 

Situé à une heure trente de route de Liberia, le Mundo Milo est la propriété d’un couple d’Hollandais qui ont construit au cours des années sept bungalows, une piscine et un fabuleux restaurant. Le tout en conservant le plus d’arbres possible, et par conséquent les singes hurleurs, les oiseaux, etc. Bonus, un copieux déjeuner est inclus (plat de fruits, yaourt, choix de crêpe, omelette ou déjeuner traditionnel, jus d’orange, thé/café) et formidable bonus pour moi, le menu du midi et du soir contient de nombreux items sans gluten, et certains des bungalows ont une petite cuisine extérieure. Un vrai paradis je vous le dis.

Comment j’ai trouvé cet endroit? En googlant ‘cool ecolodge to stay in Costa Rica’. Est-ce que j’y retournerais? Demain matin! Et les enfants et mon conjoint en rêvent encore aussi! La plage est à 350 mètres : on descend une petite rue de gravier, puis on marche quelques mètres sur la route principale, entre les manguiers et un sympathique propriétaire qui travaille le bois entouré de son cochon et ses coqs, et on arrive sur la petite rue menant à la fameuse Playa Junquillal.

Dans les guides de voyage, Playa Junquillal est considérée comme une plage pour les surfeurs aguerris seulement, et j’admets que je craignais qu’on ne puisse pas vraiment s’y baigner. On a plutôt découvert une plage avec très très peu de touristes (en fait, très très peu de monde!) et évidemment on n’allait pas très loin dans l’eau (la proprio du Mundo Milo nous avait recommandé de ne pas aller plus loin que notre taille, et c’était une recommendation tout à fait adéquate). Mais on s’est amusés comme des enfants avec les planches de bodyboard prêtées par l’EcoLodge, on a regardé les poissons sauter dans les vagues, admiré les couchers de soleil, et on en a même appris davantage sur la conservation des tortues. Mon conjoint a profité des heures matinales pour faire des kilomètres de jogging sur la plage, et les enfants considèrent cet endroit comme le ‘highlight’ de leur voyage.

Pendant ces cinq jours, on a bien évidemment profité de la plage, mais on a aussi fait de la tyrolienne, au Pinilla Canopy Tour, un petit endroit plutôt familial qui a eu l’avantage de nous faire vivre une belle introduction à cette activité, frissons inclut mais sans nous donner la frousse. Bref, ça nous a donné le goût d’en refaire, et c’est ce que nous avons fait à La Fortuna.

Nous avons aussi poursuivi notre chemin jusqu’à Tamarindo, une ville fort touristique qui héberge plusieurs hôtels offrant des forfaits tout-inclus, mais aussi des guichets automatiques, d’où la raison de notre visite! Une rue principale, une circulation grandement chaotique et des tonnes de boutiques de touristes. Nous avons adoré notre diner au El Mercadito (une foire alimentaire au concept un peu ‘rehaussé’), mais après deux heures dans cette ville nous avions bien hâte de retrouver notre petit bungalow et sa plage tranquille.

Nous avons aussi visité la plage d’Avellanas, beaucoup plus développée touristiquement avec stationnement payant, restos et offres d’activité. Nous avons bien profité de notre lunch au Lola’s, les pieds dans le sable et les yeux scrutant l’horizon de la mer, malgré le prix assez élevé de la facture! Mais encore là, après deux heures, nous étions très heureux de reprendre la route vers Playa Junquillal.

On y serait resté encore longtemps à cet endroit paisible, mais comme toute bonne chose a une fin, on a repris la route après cinq dodos et un autre déjeuner copieux.

Jour 6 : Tronadora

J’aime trouver ces endroits un peu moins touristiques, qui permettent de couper la route en deux et de découvrir une autre facette d’un pays. Lors de notre séjour au Panama, cette façon de faire nous avait permis de découvrir Playa Las Lajas, un endroit dont les enfants rêvent encore quatre ans plus tard! Cette fois c’est Tronadora qui nous a accueilli, une petite bourgade dont le principal attrait est une superbe vue sur le lac Arenal.

C’est au Monte Terras, un petit hôtel deux étoiles avec piscine, tenu par un sympathique Hollandais et une Tica (c’est ainsi que l’on appelle les natifs du Costa Rica) que nous avons passé la nuit. Seulement quatre «chambres» sont à louer pour le moment, mais celles-ci contiennent un lit double, deux lits simples dans une pièce séparée, ainsi qu’une cuisine. Le déjeuner est inclus dont l’assiette contient notamment les meilleures bananes plantains grillées que j’ai mangées durant le voyage! Le paysage est magnifique partout où on se promène. C’est dans ce décor que nous avons fait une belle balade en campagne, avons vu notre premier paresseux, et nous avons repris la route le lendemain matin bien reposés et le ventre plein.

Jours 7, 8 et 9 : La Fortuna

Nous voilà maintenant sur la route en direction de la Fortuna, une route fort tournoyante qui pour une raison quelconque ne semble donner mal au cœur à personne en direction de La Fortuna, mais les choses sont relativement différentes au retour en direction de Liberia!

La route est sinueuse mais belle, entourée de verdure. À quelques kilomètres de La Fortuna, c’est toutefois le trafic qui nous accueille, pare-choc à pare-choc, et on s’ennuie soudainement de notre petite plage tranquille. Il faut dire que nous sommes la fin de semaine de Pâques, qui pour de nombreux locaux signifie une semaine de congé pour célébrer la Semana Santa. Et évidemment La Fortuna est fort attirant, pour les locaux et touristes confondus, avec le volcan Arenal qui domine le paysage, mais aussi avec les offres d’eaux thermales, de chutes, de tyroliennes, etc etc.

C’est avec soulagement que nous avons découvert que notre hôtel, le Aunty Arenal Lodge, choisi au hasard et pour des raisons grandement logistiques (ils offraient des chambres avec cuisine, une piscine et l’annulation gratuite), se situait un peu à l’écart de la rue principale, et était absolument parfait pour nos besoins.

Nous avons ensuite attaqué la série d’activités proposées par la région, entre les sauts dans la piscine et les repas tous cuisinés à l’hôtel sauf un. En rafale :

Se baigner dans une chute… un autre rêve qui se réalise
  • Deux randonnées d’environ 4km chacune près du volcan, à partir du Arenal Volcano View and Lava Trails. L’endroit ferme à 17h. Le coût d’entrée est de 25$US par personne, 12$ pour les enfants. Nous y sommes arrivés le premier jour à 15h et ils nous ont informé que notre billet était aussi valide le lendemain (dû à notre arrivée tardive ou la norme, je n’en suis pas certaine). Question d’avoir un plus grand retour sur notre ‘investissement’ et de compléter une autre partie du sentier, nous y sommes retournés le lendemain, à la même heure. Deux randonnées très agréables.
  • Rainforest Chocolate Tour : Nous avons adoré! Notre guide (en anglais) était très divertissant, le tour d’environ deux heures offrait un bon mélange de partage d’information, d’interaction, et de dégustation! Un des ‘highlights’ pour les enfants et les adultes.
  • Tyrolienne : les enfants ayant aimé leur première expérience, on a décidé d’y retourner. Deux endroits étaient possibles, un ayant un câble passant au-dessus d’une énorme chute. Mais les enfants ont refusé d’aller à cet endroit (c’est vrai que c’était haut!). On s’est donc tourné vers le Ecoglide Arenal Park. Transport depuis l’hôtel inclus. 11 câbles, une tonne d’employés pour que ça roule, et même un paresseux qui nous a fait l’honneur de nous montrer à quel point ses gestes étaient lents. Mais pour rouler, ça roule… un peu trop même. Dès qu’on arrive sur une plate-forme, on nous détache, rattache, et hop nous voila dans les airs à nouveau. Ce qui fait que les enfants doivent être somme toute autonomes car on les croise uniquement à chaque 3-4 plateformes, et impossible de prendre des photos en route. Mais rassurez-vous, si vous sortez l’argent US$ à la fin du parcours, ils ont pris des tonnes de photos de vous qu’ils seront heureux de vous vendre! Pas de photos pour nous, mais de beaux souvenirs en tête et tout de même un sentiment de fierté d’avoir surmonté une petite peur!
  • La chute de La Fortuna : 500 marches pour y arriver (mais évidemment il faut sortir les sous avant : 18$US, gratuit pour les 8 ans et moins). Et ne pas oublier qu’il faudra remonter les 500 marches au retour! Je suggère d’y aller tôt, très tôt même, pour profiter de l’endroit (ça ouvre à 7h). On peut se baigner à proximité de la chute (mon rêve : check!) mais je ne recommanderais pas la baignade pour les enfants. Un peu plus bas, il est possible de se baigner dans la rivière formée par la chute; cet endroit est beaucoup plus calme, mais encore là le courant demeure fort et les roches glissantes.
  • Eaux thermales : Il y en a plusieurs, mais elles se divisent en deux catégories : celles en nature, gratuites et bondées de monde qui rendent le stationnement difficile, sur le bord de la route, etc. Et celles (très) payantes, elles aussi bondées de monde, avec des stationnements pas si évidents que ça non plus. Plusieurs personnes nous avaient recommandé d’aller au Baldi Hot Springs, qui compte 25 piscines chauffées à diverses températures, un buffet, une zone pour enfants, etc. Mais les files d’attente devant l’entrée que l’on voyait chaque fois qu’on passait devant et l’idée de plonger dans des piscines chaudes remplies de monde alors qu’il faisait déjà très chaud nous tentaient plus ou moins. L’idée a toutefois germée d’y aller en soirée, le dimanche soir alors que la ville était redevenue tranquille. On savait qu’on apprécierait probablement plus ou moins l’expérience, mais on savait aussi que cette visite serait ‘cochée’ et que les enfants étaient curieux de savoir ce qu’était un ‘spa’! On a donc soupé tôt, payé le gros prix, et hop dans les eaux thermales pour un petit deux heures. Heureusement, l’endroit était plutôt tranquille en soirée, et sans dire que nous avons adoré, nous avons tout de même bien profité du moment.

Jour 10 : Dernier dodo à Liberia

Nous avons repris la route inverse pour une dernière nuit à Liberia, située à 130km de La Fortuna, mais les routes étant ce qu’elles sont (belles mais sinueuses), il faut compter environ deux heures et quart. Est-ce qu’un arrêt à Liberia est recommandé? Pas nécessairement. Le refaire, je regarderais probablement pour une dernière nuit à Playa Hermosa ou aux alentours, située à environ 35 minutes de l’aéroport mais sur le bord de la mer. Dans notre cas, bien que notre vol de retour n’était qu’à 17h, nous étions incertains du trafic causé par la fin de la semaine sainte et du fait que ce mardi était une journée férié célébrant un héros national. Nous avons donc opté pour dormir près de l’aéroport, à l’hôtel Boyeros. Malgré sa localisation aux abords de l’autoroute et les chambres correctes mais sans plus, l’hôtel a une cour intérieure avec trois piscines, dont une énorme, qui nous a permis de profiter du moment malgré tout, d’aller se balader en ville, et de manger sur une charmante terrasse pour terminer le voyage!

Côté budget:

Le Costa Rica est probablement le pays le plus dispendieux de l’Amérique centrale. Alors il faut prévoir le coup/coût! Il existe tout de même quelques trucs pour économiser des sous :

  • Tout se paye en dollars US ou en colones (qu’on obtient sur place en échange de nos dollars, ou au guichet automatique). Et plusieurs choses se paient en argent comptant seulement (certains hôtels, activités, etc).  Il vaut donc la peine de surveiller le taux de change américain et d’aller chercher quelques centaines de dollars avant le départ, quand le taux est avantageux (autant qu’il puisse l’être!).
  • Le coût des restaurants varie mais peut monter rapidement. Plusieurs hôtels offrent des chambres avec cuisinettes, parfois extérieures, et les épiceries sont bien remplies de bonnes choses qui se cuisinent somme toute facilement (pâtes, poissons, fruits et légumes, etc)
  • Magasiner bien la location de voiture et surtout les assurances auto. Il y a trois assurances, une obligatoire par la loi (on n’a pas le choix de la payer celle-là, c’est la ‘Liability Insurance’, qui couvre les dommages faits à autrui). Mais les deux autres sont parfois couvertes par votre carte de crédit. Dans la catégorie ‘j’aurais dont dû’, je regrette de ne pas avoir souscrit à une nouvelle carte de crédit offrant cette couverture avant le départ, qui nous aurait assurément permis de sauver beaucoup de sous en assurance.
  • Les prix varient selon la période de l’année, et les guides recommandent tous d’éviter à tout prix les congés des Fêtes, et ceux de Pâques. Mais coudonc, on y était à Pâques, on s’en est sortis, donc essayer d’éviter les grosses périodes d’achalandage, mais inutile de s’en priver si c’est cette période qui vous convient le mieux.

Vous voyagez avec des enfants et vous vous demandez si ils aimeront le Costa Rica? Vous pouvez lire ici le résumé de notre voyage écrit par mademoiselle, 8 ans presque 9. Elle vous convaincra 🙂

3 commentaires sur « 11 jours de Pura Vida au Costa Rica »

  1. Merci Dominique de nous partager votre récit de voyage. Très intéressant. J’ai aussi lu « Le Costa Rica vu par Mlle », vraiment une belle relève cette Mlle. Merci de nous permettre de vous suivre dans vos aventures.

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  2. Merci de nous faire voyager virtuellement. Tes suggestions et conseils seront certainement très utiles pour les personnes qui voyagerons au Costa Rica. Vous êtes une magnifique famille aventurière.

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  3. WOW. Merci pour cette pépinière d’informations. C’est intéressant, bien raconté et ça donne le goût d’y aller.Merci pour ce récit.

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