Rencontres animales

Dans mon enfance il y a eu un chat, puis un chien à l’adolescence, puis deux autres chiens. Toujours des petits bêtes présentes dans la maison mais sans que j’en sois responsable, ni sans que je sois celle dans la famille qui tenait à les avoir. Je n’ai jamais eu l’idée ou l’envie de devenir vétérinaire. Bref, les animaux ne m’attirent pas tant que ça…mais le contraire semble être le cas puisqu’il m’est arrivé toutes sortes d’aventures animalières en voyage.

Australie et les 180,000 poulets

Un jour je me suis retrouvée, moi jeune citadine, à vivre sur une ferme en compagnie de 180,000 poulets, des vaches et des moutons. J’étais débarquée en Australie quelques heures plus tôt, avec comme seul possession le contenu de mon sac à dos. Il était très tôt le matin, et mon amoureux de l’époque retrouvait sa famille qu’il n’avait pas vu depuis plus d’un an. Je mangeais une tranche de pain à la table de la cuisine, au milieu de ses retrouvailles, quand est apparu à un mètre de moi, de l’autre côté de la porte-patio un mouton qui a tout bonnement fait ‘bêêêêêê’….  J’ai avalé ma bouchée un peu de travers et j’ai demandé si je pouvais appeler mes parents (je voulais leur dire que j’étais bien arrivée, mais j’avoue que j’avais besoin aussi de partager à quel point j’étais dans un environnement différent de celui auquel j’étais habituée)! C’était définitivement le début d’une nouvelle aventure !

J’ai habité sur cette ferme pendant trois ou quatre mois. Je servais des pintes de Guinness au pub irlandais de la ville le soir, et j’aidais la famille le matin en ramassant les poulets qui étaient morts durant la nuit ! J’ai beaucoup appris sur l’élevage de poulets, et j’adorais le début du cycle de 7-8 semaines quand les petits poulets nés la veille arrivaient à la ferme, certains ayant encore des petits morceaux de coquilles collés aux fesses ! Ces poulets m’ont aussi permis de parler français à voix haute durant mon séjour en Australie (évidemment ils ne me répondaient pas!), et la famille se vantait d’avoir les seuls poulets bilingues en ville !

Un soir, en rentrant de ma soirée de travail au pub, j’ai vu que plusieurs lumières étaient allumées et beaucoup de gens étaient debout. Une vache était en train de donner naissance, et je suis arrivée à temps pour voir le veau sortir du ventre de sa mère et faire ses premiers pas incertains.

Un matin on a trouvé un koala perché sur le conteneur de nourriture pour animaux ; il avait probablement été chassé par des animaux sauvages et s’était réfugié là-haut.

Et un jour, au retour d’une escapade le long du Great Ocean Road avec un ami, je suis revenue à la ferme pour trouver un serpent mort sur la clôture. Il avait été trouvé dans le garage et la pelle avait gagné le combat (!) Comme il s’agit de ma plus grande phobie, je me suis tenue loin de la clôture, et par chance, je n’ai eu à vivre qu’une seule autre rencontre avec cette espèce.

Un des 180 000 poulets bilingues!

Diner avec un singe aveugle au Cambodge

La journée avait commencé tôt, c’était un dimanche et je devais retourner à Phnom Penh ce soir-là. Il y avait un parc national que je voulais absolument visité mais j’étais trop serré dans le temps pour me joindre à un groupe organisé. L’auberge où je logeais m’a donc trouvé un chauffeur pour m’y amener dès le lever du jour. À notre arrivée sur place, une douzaine de Cambodgiens avaient tenté de nous convaincre de les embarquer dans la voiture pour faire la visite avec nous. J’aurais bien aimé les aider mais ils voulaient TOUS monter dans la voiture (la douzaine au complet), et je trouvais ça un peu risqué !! On est donc repartis sans eux, avons parcouru la route dans la forêt, et nous nous sommes arrêter là où logeaient des moines, pour partager le repas avec eux. Moi grande blanche aux coups de soleil, entourée de moines cambodgiens et d’un chauffeur, à manger du riz assis à même le sol et à gesticuler tant bien que mal pour essayer de se comprendre un peu. L’atmosphère était déjà spécial… alors fallait bien qu’un singe s’ajoute à la scène ! Et ce fameux petit singe en profita pour venir s’asseoir à mes côtés, son dos accoté sur mon genou. Et il s’est tout bonnement mis à éplucher une mangue avec ses doigts et sa bouche. Voyant que je n’étais pas trop certaine de la situation, mon guide m’a gentiment dit, pensant me rassurer : ‘Don’t worry, he is blind’. Ah, ben coudonc ! Depuis ce jour, je peux raconter que j’ai diné en compagnie de moines, collée sur un singe aveugle !

Un singe cambodgien aveugle éplucheur de mangues

Un kangourou sur mon bumper

C’était un beau samedi d’été. Le soleil commençait à se coucher. Mes amis étaient partis en camping le vendredi soir, et comme je devais travailler le samedi matin, j’allais les rejoindre seule, comme une grande fille, dans ma petite voiture brune vieille de vingt ans! Deux heures de route et quelques erreurs de navigation plus tard (je m’étais perdue en chemin !), disons que j’avais hâte d’arriver au camping. Et j’y étais presque. Je roulais lentement car c’était dans un parc national, mais semble-t-il pas assez lentement pour réussir à freiner complètement quand Skippy a traversé la route devant mes yeux et a réussi à la traverser…. Mais pas sa queue. Bang ! Mon parechoc venait d’entrer en collision avec la queue de Skippy. Nos regards se sont croisés le temps d’un instant. Nous avons poursuivi notre route chacun de notre côté, et je suis arrivée au camping en pleurant à chaudes larmes, tellement malheureuse d’avoir fait mal à un kangourou !

Autres histoires de kangourous

Deux autres kangourous m’ont marqué lors de mon séjour en Australie. Le tout premier que j’ai vu, au parc national Wilsons Promontory, le point le plus au Sud du continent australien. J’avais pris l’habitude de parler à tous les animaux que je rencontrais en français, à défaut de pouvoir le faire avec un humain. J’ai donc fait comme d’habitude, j’ai regardé le kangourou et je lui ai demandé s’il parlait français. Il m’a regardé un instant, et a hoché la tête de gauche à droite comme s’il me répondait ‘non’. J’ai éclaté de rire, et j’ai poursuivi notre conversation en anglais!

Passer un weekend de ski/planche à neige en Australie, c’est aussi croise de telle pancarte en chemin!

Une autre fois, je suis arrivée sur un terrain de camping d’arrière-pays après plusieurs heures de route, dont quelques minutes avaient été une course avec un émeu qui courait à côté de la voiture. J’avais très hâte de trouver une salle de bain, mais quand j’en ai finalement trouvé une, un énorme kangourou se tenait droit devant la porte, et ne semblait en aucun cas intéressé à bouger de là… 1-0 Kangourou ! Je suis retournée à la tente la vessie pleine !

Se faire coiffer et voir un éléphant passer

J’ai passé un mois au Cambodge et j’ai eu la chance d’avoir été mis en contact avec plein de gens avant mon départ, des Cambodgiens et des expats. J’ai donc partagé beaucoup de temps avec une gang de filles originaires d’un peu partout dans le monde, et qui travaillaient à plus long terme au Cambodge. Un jour, elles m’ont donc amené chez le coiffeur. Mais pas pour une coupe de cheveux, mais bien pour un massage de tête avec de l’huile d’eucalyptus, puis une mise en pli. (une expérience que j’ai d’ailleurs refaite au Vietnam, après avoir convaincu une mère et sa fille australienne de m’accompagner. C’était vraiment l’fun et je ne peux expliquer pourquoi, mais ces coiffeurs ont le don de rendre les cheveux lisses, doux à souhait, et plusieurs jours peuvent passer avant que ce soit nécessaire de les laver. Bref, je le recommande !)

J’étais donc là à me faire étirer les cheveux et à me trouver vraiment trop ‘occidentale-choyée-par-la-vie’ quand à travers les vitres du salon de coiffure j’ai vu un éléphant marcher tout simplement dans la rue. Mes cheveux étaient beaux certes, mais j’avais hâte de retourner découvrir cette réalité extérieure pour laquelle j’avais parcouru des milliers de kilomètres.

Dormir avec les rats au VietnamÀ lire ici

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